Ce Blogger est dédié à la page thématique "Psychologie" du site de l'Association Française de Développement Mental Sémantique DMS.

jeudi 8 novembre 2018

SENSATIONS et PLAISIRS


SENSATIONS, JUGEMENTS, ÉMOTIONS, INTENTIONS, INCLINATIONS…
Dans nos ressentis, dont il ne faut pas douter de l’existence, il y a dans ce qui se rapporte à notre survie plusieurs domaines que nous avons tendance à confondre, que nous devons distinguer et apprécier les nuances.
La souffrance et la jouissance sont des sensations qui peuvent être kinesthésiques (perçues dans notre corps) ou mentales (dans notre esprit). Ce sont des qualia d’une réalité indubitable aux deux extrêmes d’une échelle dont le milieu caractérise l’aponie, l’absence de trouble physique, et l’ataraxie, l’absence de trouble psychique. Notre organe de commande se trouve décentré par rapport à ces impressions qui n’émanent pas d’elle-même et qui pourtant, n’existent que mentalement car elles n’ont aucune réalité biologique même si elles sont induites par des faits physiques.
Les sensations précédentes sont jugées positives ou négatives, bonnes ou mauvaises, saines ou malsaines. Si l’action de juger est une réalité objective, le verdict du jugement est subjectif, d’autant plus si c’est un jugement moral en bien ou en mal, fonction de notre éthique ou de nos croyances.
Notre direction volontaire réagit de deux façons, d’abord par une satisfaction ou une déception relativement à ses objectifs plus ou moins conscients. Selon les cas, elle en éprouvera du plaisir ou du déplaisir, selon qu’elles comblent ses désirs. Du plaisir en atteignant son but, du déplaisir si ce moyen n’était pas efficace, par exemple pour apaiser sa faim ou étancher sa soif avec un aliment non comestible ou une boisson aigre. Ensuite, elle peut exploiter ou s’inquiéter de ce qui arrive, et développer toutes sortes d’intentions pour y faire face. Le plaisir est interne à cette fonction et non décentré, et donc pas obligatoirement lié à la jouissance, ce qui explique le masochisme.
Des émotions peuvent se déclencher de tout ce qui précède dans un sens positif ou négatif, pour approuver ou sanctionner ce qui se passe, peur, joie, sérénité, colère, espoir, mépris, soumission, tristesse, qui vont perturber notre concentration, nos analyses et nos prises de décision. Ces émotions sont distinctes donc décentrées de l’appréciation du plaisir qui appartient à la fonction volontaire, mais peuvent l’influencer.
Plusieurs de nos fonctions mentales interagissent concomitamment les unes sur les autres : la motrice apportant des sensations corporelles, le jugement arbitraire qui les apprécie, la source émotionnelle qui sanctionne, la direction volontaire qui évalue, désire et décide, sollicite l’analytique pour obtenir des solutions en cas de problème. Et tout cela forme un nuage de sens confus dans lequel il est bien difficile d’en distinguer les éléments surtout si nous sommes entraînés par des émotions.