Ce Blogger est dédié à la page thématique "Psychologie" du site de l'Association Française de Développement Mental Sémantique DMS.

mardi 11 décembre 2018

DIGNITÉ


131. LA DIGNITÉ DANS LES RELATIONS HUMAINES
Comme l'affirme l'article premier de la Déclaration des droits de l'homme de 1948, l'égale dignité est la condition nécessaire pour vivre ensemble et pouvoir agir les uns avec les autres dans un esprit de fraternité. Au-delà du caractère légal affirmant le droit universel de tout homme à bénéficier du statut de la personnalité juridique, la dignité intervient dans les relations humaines pour signifier l’acceptation ou non de l’autre comme partenaire admis dans une communauté d’échange à divers degrés, du don matériel à la parole, à l’amitié, l’estime et l’amour. C’est un jugement de l’autre, fondé sur la perception des comportements, des appartenances et des qualités diverses, qui lie les membres d’une communauté. Ainsi un mécréant sera jugé indigne d’une communauté religieuse, un démuni d’un cercle  économique dominant, un sujet d’une oligarchie politique, l’inculte d’un club culturel ou philosophique.
Le jugement d’indignité peut s’accompagner d’émotions, de peur, de mépris et de haine de l’autre, qui peuvent mener à l’intention de le détruire. Il résulte souvent d'une altérité non acceptée comme celle des homosexuels, d’une culture, ou d’une infirmité physique ou mentale, voire de tendances raciales. A noter que le mépris est une technique résolutoire d’émotions pathologique de haine et de colère qui se résout par l’indifférence à l’autre. Il y a alors une simple rupture sans séquelle émotionnelle avec ce que représente une personne extérieure à notre cercle de voisins dignes d’une relation partagée, donc aussi de notre écoute et notre don de parole.
L’homme n’étant qu’un animal social accidentel, il est important pour lui de savoir en qui il peut faire confiance ou pas, d’où l’utilité de ce jugement pour choisir les partenaires avec qui il accepte de partager solidairement biens et services, afin d’assurer ses besoins matériels, psychologiques et spirituels. Qu’elles qu’en soient les raisons, l’autre ne sera pas systématiquement accepté comme un interlocuteur valable, mais pourra être vu comme un ennemi potentiel.
Les appartenances se lézardent au gré des ambitions, des relations de dominance et des relations affectives, ainsi celui-ci est digne ou indigne de me servir ou de le servir, de notre estime ou de notre amour. Et les personnes sont plus ou moins ouvertes ou fermées, amicales ou exclusives, en fonction de leur vulnérabilité, de leur force ou de leurs faiblesses psychologiques.



dimanche 9 décembre 2018

BONHEUR


130. LE BONHEUR
Certains disent que le bonheur est subjectif. Toute expérience consciente est mentale et du sujet, en ce sens subjective, mais pas nécessairement de l’opinion du sujet, elle peut contenir des éléments objectifs ne dépendant pas du jugement arbitraire du sujet, c’est le cas par exemple de la faculté révélatrice de notre conscience, c’est une propriété de l’être et non le résultat d’un jugement de notre être. Qu’en est-il du bonheur ?
Certains disent que le bonheur est un sentiment. Ici encore nous pouvons nommer tout ressenti de sentiment, ce qui ne nous avance guère, pas plus que si nous disons que le bonheur est un affect. Le bonheur n’est pas non plus une émotion, des émotions peuvent accompagner le bonheur tout en restant distinctes de lui, elles peuvent le faire passer au second plan vu la puissance de leur énergie, et des émotions négatives, des souffrances et du stress peuvent l’affecter où même créer son inverse le tourment. Le bonheur n’est donc pas un produit de la fonction source des émotions, la pathologique 3. Le bonheur est plaisant à vivre mais n’est pas un plaisir, un plaisir résulte d’un événement, d’un acte ou d’un accident heureux précis, alors que le bonheur n’est pas relié à un fait précis, et se présente comme une caractéristique mentale plus ou moins permanente. Le bonheur n’est pas en soi un état mental, c’est un élément parmi d’autres qui accompagne nos états mentaux.
En fait, le bonheur est un jugement global positif sur nous-mêmes, nos actions et nos projets, et puisque c’est un jugement, revenons à notre première question : Ce jugement est-il subjectif ou objectif ? Ce jugement s’opère sur une échelle de satisfaction qui va du pire à l’excellence, et le bonheur se trouve en haut de l’échelle. La subjectivité de nos jugements arbitraires tient au fait que nous pouvons aisément les mettre en doute, il en est ainsi de notre jugement de vérité, de notre jugement d’efficacité et de notre jugement moral sur nos actes et ceux des autres. Qu’en est-il de ce jugement de satisfaction ? Nous ne pouvons guère le remettre en question, guère nous mentir à nous-même, il est là en permanence au sein de nous comme un juge de paix souverain et implacable, tout au plus pouvons-nous le fuir, éviter d’en avoir conscience, nous plonger pour cela dans des activités fébriles et anesthésiques, mais il nous attend toujours dans l’ombre, et pour le modifier il nous faut enrichir ses données par une excellence et des succès. Sinon il nous serait facile d’échapper à l’anxiété et à la dépression. Aussi, bien qu’il repose sur des critères du sujet qui peuvent varier d’une personne à l’autre, le bonheur est un jugement relativement objectif de nous-même sur nous-mêmes.
Il en va un peu autrement chez les ataraxiques, car leur bonheur n’est plus un jugement global qui embrasse toute une vie passée, mais le jugement permanent de leur état d’être harmonique présent, qui ne peut varier de l’extrême beau fixe.