UN KYSTE PATHOLOGIQUE DANS LE MENTAL HUMAIN ?
Jung définit la psyché comme l'ensemble des phénomènes qui constituent l'individualité de la personne humaine. Il faudrait plutôt parler de comportements psychiques caractérisant une personnalité différenciée des autres, et s’intéresser comme Jung aux sources qui les déterminent, aux structures de la psyché. Jung définit cinq strates dans ces structures : 1 le moi, 2 le conscient, 3 l'inconscient personnel, 4 l'inconscient collectif, 5 l'inconscient insondable. (Le 5 n'est qu'une hypothèse par souci d’honnêteté intellectuelle). Ces structures sont constituées de représentations fausses et de mythes divers, car l'homme ne possédant pas la connaissance de sa propre nature, la remplace par des croyances personnelles et collectives. Ces structures inappropriées et souvent toxiques, étant la source de troubles et de maladies mentales, comme de désordres et problématiques sociales, nous pouvons donc envisager de considérer ces structures de la psyché comme un kyste pathologique dans le mental humain.
Les strates inconscientes dont parle Jung ne sont que des structures aliénantes qui enferment l'homme dans un système comportemental reçu des parents, de l'école, et de l'environnement social dominant une époque. Jung était particulièrement attiré par le mysticisme, le symbolisme ésotérique et alchimique, les théologies polythéistes. Il y voit donc la prédominance de mythes et de symboles religieux archaïques. Cependant la psyché personnelle de Jung n'est pas celle de Freud, ni celle de Lacan. Ce dernier attiré par la linguistique affirmant que l'inconscient est structuré comme un langage (sous-entendant : et non par des mythes). D'où les divergences des écoles qui divisent et désunissent la psychanalyse.
Ces strates sont relativement plus superficielles que les psychanalystes (qui étudient essentiellement les cas pathologiques de leurs patients) le prétendent, et y voient une propriété universelle régulant l'espèce humaine, donc constitutive de l'esprit humain. Cependant leur contenu est variable, l'individualisation aussi, les mythes collectifs archaïques pouvant être remplacés par des idéologies modernes et des représentations mythiques plus personnelles. Le terme d'individuation est trompeur, la distinction de soi des autres, n'étant qu'une idée qui germe dans l'esprit de la personne. Alors que l'individualisation est l'affirmation de l'être individuel par rapport à l'être groupal, un processus qui le mène à la rupture ou désaliénation sociale.
Ce fatras mythique qui résulte de la pensée spéculative symbolique, peut aussi être dépassé et rejeté quand l'homme accède à la perception de la réalité des structures de ses fonctions mentales, beaucoup plus profondes, et qu'il sort ainsi de la domination d'un imaginaire mythique pour atteindre la réalité de structures universelles, constitutives des êtres vivants, et de leurs structures d'exploitation plus performantes et plus saines, le libérant de tout risque de désordres mentaux.