131. LA DIGNITÉ DANS LES RELATIONS HUMAINES
Comme l'affirme
l'article premier de la Déclaration des droits de l'homme de 1948, l'égale
dignité est la condition nécessaire pour vivre ensemble et pouvoir agir les uns
avec les autres dans un esprit de fraternité. Au-delà du caractère légal
affirmant le droit universel de tout homme à bénéficier du statut de la
personnalité juridique, la dignité intervient dans les relations humaines pour
signifier l’acceptation ou non de l’autre comme partenaire admis dans une
communauté d’échange à divers degrés, du don matériel à la parole, à l’amitié,
l’estime et l’amour. C’est un jugement de l’autre, fondé sur la perception des
comportements, des appartenances et des qualités diverses, qui lie les membres
d’une communauté. Ainsi un mécréant sera jugé indigne d’une communauté
religieuse, un démuni d’un cercle
économique dominant, un sujet d’une oligarchie politique, l’inculte d’un
club culturel ou philosophique.
Le jugement d’indignité
peut s’accompagner d’émotions, de peur, de mépris et de haine de l’autre, qui
peuvent mener à l’intention de le détruire. Il résulte souvent d'une altérité
non acceptée comme celle des homosexuels, d’une culture, ou d’une infirmité
physique ou mentale, voire de tendances raciales. A noter que le mépris est une
technique résolutoire d’émotions pathologique de haine et de colère qui se
résout par l’indifférence à l’autre. Il y a alors une simple rupture sans séquelle
émotionnelle avec ce que représente une personne extérieure à notre cercle de
voisins dignes d’une relation partagée, donc aussi de notre écoute et notre don
de parole.
L’homme n’étant
qu’un animal social accidentel, il est important pour lui de savoir en qui il
peut faire confiance ou pas, d’où l’utilité de ce jugement pour choisir les
partenaires avec qui il accepte de partager solidairement biens et services, afin
d’assurer ses besoins matériels, psychologiques et spirituels. Qu’elles qu’en
soient les raisons, l’autre ne sera pas systématiquement accepté comme un
interlocuteur valable, mais pourra être vu comme un ennemi potentiel.
Les appartenances se lézardent au gré des ambitions,
des relations de dominance et des relations affectives, ainsi celui-ci est
digne ou indigne de me servir ou de le servir, de notre estime ou de notre
amour. Et les personnes sont plus ou moins ouvertes ou fermées, amicales ou
exclusives, en fonction de leur vulnérabilité, de leur force ou de leurs
faiblesses psychologiques.